Dépistage du cancer du col de l’utérus : ça évolue. Et si on en parlait ?

Près de 3000 cas de cancers du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année en France, et ce, chez des patientes de moins de 65 ans dans la majorité des cas. Il se développe le plus souvent à partir de la muqueuse tapissant le col, et peut-être soigné s’il est dépisté à temps.

Le cancer du col de l’utérus : une infection fréquente

Le cancer du col de l’utérus est principalement dû à une infection persistante par des virus appelés papillomavirus humains ou HPV (human papillomavirus). Ces virus, très contagieux, se propagent par simple contact sexuel, avec ou sans pénétration. Il en existe de nombreuses formes, de nombreux génotypes, certains étant associés à un risque accru de lésions cancéreuses sur le long terme.

L’infection à HPV est actuellement l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente dans le monde. On estime que 80 % des hommes et des femmes seront infectés au moins une fois au cours de leur vie. Bien que dans la majorité des cas cette infection, très souvent asymptomatique, guérisse spontanément, elle peut parfois persister et être responsable sur le long terme de lésions précancéreuses et cancéreuses sur le col. D’où l’intérêt du dépistage et de la vaccination.

Une évolution du dépistage depuis 2019

Et depuis fin 2019, ce dépistage a évolué. Il concerne toutes les femmes entre 25 et 65 ans et intervient selon des modalités variables suivant la tranche d’âge.

La Haute Autorité de Santé a en effet émis de nouvelles recommandations.

1er CAS : vous avez entre 25 et 30 ans :

Réalisation de deux frottis cervico-vaginaux à un an d’intervalle :

  • un à 25 ans
  • un à 26 ans

Le frottis consistant à effectuer un prélèvement indolore au niveau du col utérin, par le biais d’un examen sous spéculum. Les cellules prélevées seront ensuite examinées. En cas de doute ou de lésion suspecte, une recherche de papillomavirus sera automatiquement faite sur le même échantillon.

Si les deux premiers frottis sont normaux, un troisième sera réalisé 3 ans après, soit vers l’âge de 29 ans approximativement.

En cas de pathologie, des examens complémentaires seront alors réalisés chez un gynécologue.

2ème CAS : vous avez entre 30 et 65 ans :

Même prélèvement au niveau du col utérin, mais sur lequel on réalise en première intention une recherche de papillomavirus et non un frottis classique.

• Soit la recherche est négative et le dépistage s’arrête là. Une nouvelle recherche sera effectuée 5 ans plus tard.

• Soit la recherche est positive et on réalise un frottis cervico vaginal sur le même échantillon à la recherche de cellules suspectes.

Si le frottis est strictement normal, une nouvelle recherche de papillomavirus aura lieu un an après.

Si le frottis s’avère suspect ou pathologique, un examen complémentaire sera alors réalisé avec le gynécologue.

Cette nouvelle stratégie de dépistage incluant la recherche HPV en première intention chez les femmes de plus de 30 ans s’avère plus efficace. Elle permet de réduire l’incidence du cancer du col de l’utérus et permet d’allonger l’intervalle entre deux dépistages, passant ainsi à tous les 5 ans, après l’âge de 30 ans.

Il est important de préciser que si les résultats de votre examen montrent que vous n’êtes pas porteuse du papillomavirus, il est quand même recommandé de faire un examen gynécologique annuel.

Le dépistage reste donc à ce jour le moyen le plus efficace de repérer d’éventuelles lésions précancéreuses du col qui évolueraient de façon silencieuse.

N’hésitez pas à en parler avec votre médecin ou votre sage-femme.

Si vous avez entre 25 et 65 ans , n’oubliez pas, le cancer peut parfois être évité, avec un dépistage régulier.

Date : juin 2022
Autrice : Fanny MIQUEL, sage- femme
Sources : La Haute Autorité de Santé